Cortes, cours espagnoles et portugaises, Cortes catalanes, une assemblée représentative, ou parlement, des royaumes ibériques médiévaux et, à l’époque moderne, la législature nationale d’Espagne et du Portugal.
Les Cortes se sont développées au Moyen Âge lorsque les élus des municipalités libres ont acquis le droit de participer aux délibérations de la Curie Regis (en latin : « Cour du Roi ») sur certaines questions. Ils ont été admis parce que la Couronne avait besoin d’une aide financière au-delà de celle fournie par ses prélèvements habituels et parce que la Couronne n’avait pas le droit légal d’imposer des taxes supplémentaires sans le consentement des municipalités.
En Léon et en Castille, les Cortes existaient au début du XIIIe siècle. Leurs fonctions et procédures étaient similaires et, après l’union des deux couronnes en 1230, ils tenaient souvent des réunions conjointes — une procédure normale après 1301. Les parlements ont également fonctionné en Catalogne à partir de 1218, à Valence (1283), en Aragon (1274) et en Navarre (1300). Les Cortes de Léon et de Castille étaient composées de trois domaines: les nobles, le clergé et les procuradores (avocats ou commis de ville) des concejos (municipalités fortifiées), qui portaient des poderes (instructions écrites) de leurs électeurs. Le roi convoqua les réunions des Cortes quand et où il le souhaitait. Au cours du 14ème siècle, les procuradores dominaient les Cortes parce qu’ils seuls pouvaient autoriser l’imposition spéciale nécessaire à la couronne. Les réunions ont consisté en des négociations et non en de véritables débats.
En Castille, après l’échec de la révolte des citadins connus sous le nom de comuneros (1520-21), les hidalgos (noblesse inférieure) étaient la seule force survivante aux Cortes, et même ils cessèrent d’exercer beaucoup de pouvoir réel. Au Portugal, les Cortes ratifient la succession de la Maison d’Avis (1385) et de Philippe II (1580) et sont actives après la restauration de l’indépendance (1640). Mais en Espagne, les Cortes de Catalogne ne se réunirent pas après la révolte de 1640 ; pas plus que celle de Valence après 1645 ou celle de Castille après 1685. En 1709, les Cortes d’Aragon et de Valence ont été fusionnées avec celle de Castille, tout comme celle de Catalogne en 1724, bien que les réunions aient eu lieu uniquement pour reconnaître l’héritier de la couronne. Au 18ème siècle, les Cortes portugaises ne se réunissaient pas du tout.
En 1812, les Cortes espagnoles se réunirent à Cadix et adoptèrent la première constitution libérale. Bien qu’elle ait été renversée en 1814, les Cortes ont été restaurées en 1820 et ont été adoptées par le Portugal la même année. Dans les deux pays, le mot s’appliquait désormais au parlement national.
Sous le règne de Francisco Franco, le nom de Cortes Españolas (« Tribunaux espagnols ») a été utilisé à partir de 1942 pour la législature non démocratique. Après la transition vers la démocratie dans les années 1970, le nom officiel de la législature a été changé en Cortes Generales (« Tribunaux généraux »).