Guerre de la Grande Alliance

Guerre de la Grande Alliance, également appelée Guerre de la Ligue d’Augsbourg, (1689-1697), la troisième grande guerre de Louis XIV de France, au cours de laquelle ses plans expansionnistes ont été bloqués par une alliance menée par l’Angleterre, les Provinces-Unies des Pays-Bas et les Habsbourg autrichiens. La question plus profonde sous-jacente à la guerre était l’équilibre des pouvoirs entre les dynasties rivales Bourbon et Habsbourg. Il y avait une incertitude générale en Europe sur la succession au trône d’Espagne parce que le souverain des Habsbourg de ce pays, le roi Charles II, épileptique et en partie fou, était incapable de produire des héritiers. À la mort anticipée de Charles, l’héritage devrait passer par la lignée féminine et, par des alliances matrimoniales, les Bourbons de France pourraient à juste titre se disputer la succession avec les Habsbourg autrichiens, dirigés par l’empereur du Saint-Empire Romain germanique Léopold Ier. La politique étrangère agressive de Louis dans la Guerre de la Grande Alliance était donc une forme de course à la position en prévision de la mort du dernier héritier mâle de la lignée espagnole des Habsbourg.

Jan van Huchtenburg: Guillaume III et Maximilien II Emanuel

Guillaume III, roi d’Angleterre, s’entretenant avec Maximilien II Emanuel, électeur de Bavière, avant leur assaut final contre les Français lors du siège de Namur, en Belgique, en août 1695, pendant la Guerre de la Grande Alliance; tableau de Jan van Huchtenburg.

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En 1688, la France avait l’armée la plus puissante d’Europe et sa marine était plus grande que les marines combinées de l’Angleterre et des Provinces-Unies. Louis XIV souhaitait renforcer son influence auprès des princes allemands au cours des années 1680, lorsque Léopold Ier était engagé dans une guerre avec les Turcs. Pour s’y opposer, la Ligue d’Augsbourg fut formée le 9 juillet 1686 par l’empereur Léopold, les électeurs de Bavière, de Saxe et du Palatinat, et les rois de Suède et d’Espagne (en leur qualité de princes de l’empire). Cette ligue se révéla inefficace en raison de la réticence des petits princes à s’opposer à la France et de l’absence de dispositions pour une action militaire combinée.

Lorsque Louis XIV reçoit la nouvelle de la victoire autrichienne sur les Turcs à Mohács (août 1687), il planifie une courte invasion française de la Rhénanie alors que l’Autriche est encore engagée à l’est. Louis envoya ses forces dans le Palatinat avec le soutien promis du roi Jacques II d’Angleterre et dans l’espoir que l’adversaire invétéré de Louis, Guillaume d’Orange, stadtholder des Provinces-Unies des Pays-Bas, serait préoccupé par sa tentative prochaine de renverser Jacques et serait ainsi neutralisé en tant qu’adversaire des Français sur le continent européen. Une armée française marcha dans le Palatinat en octobre 1688. Au cours de l’année suivante, la région a été complètement dévastée.

L’Europe a réagi rapidement. L’empereur a pu tenir les Turcs en échec et se mobiliser pour une campagne en occident. De nombreux princes allemands étaient excités par les actions de Louis et craignaient les annexions françaises. Pendant ce temps, Guillaume avait réussi rapidement et complètement à expulser Jacques II du trône d’Angleterre (janvier 1689), et la contre-révolution jacobite que Louis soutenait en Irlande fut écrasée par Guillaume (maintenant Guillaume III d’Angleterre) à la bataille de la Boyne (juillet 1690). Le 12 mai 1689, l’empereur conclut le Traité de Vienne avec les Provinces-Unies dans le but avoué de défaire les annexions de Louis XIV et de rétablir les colonies de paix de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659). Au cours des 18 mois suivants, ils furent rejoints par l’Angleterre, le Brandebourg, la Saxe, la Bavière et l’Espagne. Ceux-ci formaient le noyau de la Grande Alliance. La guerre s’étend également aux colonies d’outre-mer des puissances en lice. L’Angleterre et la France se sont battues dans les Amériques (voir Guerre du Roi Guillaume) et en Inde, tandis que les Provinces-Unies et le Brandebourg s’opposaient aux Français sur la côte guinéenne de l’Afrique. Au lieu d’une courte aventure en Allemagne, la France était maintenant contrainte de mener une guerre mondiale de neuf ans, à laquelle elle n’était pas préparée.

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La guerre en Europe est devenue en grande partie une guerre d’usure, dominée par des sièges lents et prudents, tels que les deux sièges de Namur (1692, 1695). Les grandes batailles, telles que les victoires françaises à Fleurus (1690), Steenkerke (1692) et Neerwinden (1693), sont relativement rares et ne sont jamais assez décisives pour aboutir à un règlement de paix. Les Pays-Bas étaient le principal champ de bataille, avec des théâtres secondaires en Italie et en Espagne. Guillaume III dirigea les forces de la Grande Alliance dans la plupart des campagnes en Flandre. La position française s’améliore quelque peu au cours de la guerre terrestre mais subit des revers plus graves en mer, notamment la passivité et la détérioration de la marine française après sa désastreuse défaite aux mains de la flotte anglo-néerlandaise à La Hougue (mai 1692).

En janvier 1695, l’effort de guerre français est affaibli par la mort de leur général invaincu, le duc de Luxembourg. La lutte dans l’impasse a coûté très cher à tous les participants, et les membres de la Grande Alliance ont réagi avec alacrité lorsque Louis XIV, en 1695, a ouvert des négociations secrètes et séparées. La Savoie, qui avait rejoint la Ligue d’Augsbourg en 1687, signa une paix séparée (Traité de Turin) avec Louis en juin 1696. Un mouvement pour une paix générale a culminé avec le traité de Rijswijk en septembre-octobre 1697. Le traité n’apporta aucune résolution au conflit entre les Bourbons de France et les Habsbourg, ni au conflit franco-anglais ; les deux furent renouvelés quatre ans plus tard lors de la guerre de succession d’Espagne. La montée de l’Angleterre et de l’Autriche en tant que contre-forces efficaces à la France et le développement par Guillaume III de la stratégie de construction et de maintien de la Grande Alliance se distinguent comme les caractéristiques significatives de cette guerre.

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