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DISCUSSION

Un diagnostic de phytophotodermatite a été posé. Des plaques érythémateuses tendres parsemées de cloques ont été notées sur le dos des deux mains.

La phytophotodermatite est une éruption cutanée phototoxique non immunologique résultant du contact avec des substances photosensibilisantes présentes dans les plantes; les furocoumarines (présentes dans les limes et autres plantes) sont généralement impliquées et s’activent après une exposition au soleil (en particulier aux rayons ultraviolets A, 320-400 nm).1 Bien que de simples réactions photoallergiques puissent survenir, la phototoxicité est plus fréquente. Deux types de réactions toxiques se produisent: l’une est indépendante de l’oxygène, dans laquelle les furocoumarines activées par les ultraviolets se lient à l’ARN et à l’ADN nucléaire; une autre est dépendante de l’oxygène, où les furocoumarines induites provoquent des lésions de la membrane cellulaire et un œdème.2,3 Ces réactions conduisent finalement à la mort cellulaire (cellules brûlées par le soleil et kératinocytes apoptotiques). Un érythème brûlant, une éruption vésiculeuse et des bulles souvent tendues apparaissent au cours des 24 heures suivantes et atteignent un pic autour de 48 à 72 heures. La peau mouillée, la transpiration et la chaleur renforcent cette réponse phototoxique.4 Dans certains cas de prise orale de plantes phototoxiques, une inflammation cutanée sévère et une nécrose peuvent survenir dans les zones exposées au soleil.5 Le diagnostic est parfois difficile car l’érythème et les vésicules dans la phytophotodermatite peuvent imiter une dermatite atopique, une réaction d’hypersensibilité de type IV ou des brûlures chimiques.6

Le traitement de la phytophotodermatite dépend de son degré d’implication. Dans les cas bénins, une gestion conservatrice avec un pansement humide est acceptable. Dans les cas graves ou dans ceux impliquant plus de 30% de la surface totale du corps, l’admission dans une unité de brûlure est recommandée pour le soin local des plaies. Le refroidissement des lésions aiguës et l’application topique de corticostéroïdes peuvent aider à soulager l’inconfort du patient.7 Un traitement systémique par corticostéroïde est préconisé dans les cas extrêmement graves d’inflammation cutanée avec nécrose. Chez le patient présenté ici, une prise en charge conservatrice avec de la bacitracine quotidienne et un pansement stérile sec a été utilisée avec des exercices manuels fréquents pour prévenir la raideur.

L’hyperpigmentation se développe souvent 1 à 2 semaines après l’épithélialisation et peut durer plusieurs mois avant de s’estomper. Dans la plupart des scénarios, il s’agit d’une hyperpigmentation induite par le psoralène (une furocoumarine); elle se produit par une augmentation de la mitose et de la dendricité des mélanocytes, une hypertrophie des mélanocytes, une augmentation de l’activité de la tyrosinase et des changements dans la taille et la distribution des mélanosomes.4 Il est fortement recommandé d’éviter la lumière du soleil et les agents photosensibilisants après la réaction aiguë initiale. Dans certains cas, cependant, notamment dans la phytophotodermatite résultant du contact avec les figuiers, une hypomélanose se développe à la place; le mécanisme sous-jacent est moins clair, mais il est supposé impliquer une apoptose des mélanocytes.8

En résumé, la phytophotodermatite peut être induite par un contact cutané avec des limes suivi d’une exposition à la lumière ultraviolette. Les lésions cutanées ont des démarcations nettes (comme chez notre patient); les sensations de brûlure et la douleur sont visibles. Le diagnostic est difficile et la confusion avec d’autres affections cutanées peut retarder le traitement. À cet égard, les professionnels de la santé doivent être attentifs à cette condition. Pour prévenir les blessures graves de cette entité, l’éducation du public est essentielle sur toutes les causes et manifestations possibles de la phytophotodermatite.

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