Dans d’autres pays en guerre, l’épuisement et le désespoir sont allés beaucoup plus loin. Les Alliés occidentaux sont maintenant vaincus, mais le Corps canadien échappe à la succession d’offensives allemandes.Sir Arthur Currie a demandé qu’il soit maintenu ensemble. Une 5e division canadienne, tenue en Angleterre depuis 1916, est finalement démantelée pour fournir des renforts.
Les États-Unis entrent en guerre au printemps 1917, envoyant des renforts et des fournitures qui finiront par renverser la vapeur contre l’Allemagne. Pour aider à rétablir la ligne alliée, des Canadiens et des Australiens attaquent près d’Amiens le 8 août 1918 (voir Bataille d’Amiens). Des tactiques de choc – utilisant des avions, des chars et de l’infanterie — ont brisé la ligne allemande. En septembre et au début du mois d’octobre, les Canadiens attaquèrent encore et encore, subissant de lourdes pertes, mais réalisant des avancées jugées inimaginables (voir Bataille de Cambrai). Les Allemands se sont battus avec habileté et courage jusqu’à Mons, la petite ville belge où les Combats ont pris fin pour les Canadiens à 11 heures (heure de Greenwich), le 11 novembre 1918. Plus officiellement, la guerre prend fin avec le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919.
À lui seul, le Canada a perdu 61 000 morts à la guerre. Beaucoup d’autres sont revenus du conflit mutilés dans l’esprit ou le corps. Plus de 170 000 personnes ont été grièvement blessées au combat, et des milliers d’autres ont souffert d’un » choc d’obus » (voir Trouble de stress post-traumatique (SSPT) au Canada).Les survivants ont constaté que presque toutes les facettes de la vie canadienne, de la longueur des jupes à la valeur de l’argent, avaient été transformées par les années de guerre. Les gouvernements ont assumé des responsabilités qu’ils n’abandonneront jamais. L’impôt sur le revenu survivra à la guerre. Ainsi les départements gouvernementaux deviendraient plus tard le Département des Affaires vétérinaires et le Département des Pensions et de la Santé nationale.
Outre-mer, les soldats canadiens avaient lutté pour obtenir, et avaient gagné, un degré considérable d’autonomie par rapport au contrôle britannique. La récompense directe du Canada pour ses sacrifices fut une présence modeste à la Conférence de paix de Paris à Versailles (voir Traité de Versailles) et un siège à la nouvelle Société des Nations. Cependant, les profondes divisions nationales entre le français et l’anglais créées par la guerre, et en particulier par la crise de la conscription de 1917, font craindre au Canada d’après-guerre des responsabilités internationales. Les Canadiens avaient fait de grandes choses pendant la guerre, mais ils ne les avaient pas faites ensemble.
(Voir aussi : L’art et la Grande Guerre, Documentant la Grande Guerre du Canada, Dans Flanders Fields, Monuments de la Première et de la Seconde Guerre Mondialeet Soldat inconnu.)