Après trois victoires électorales et 10 ans à la tête du pays, l’ancien Premier ministre Stephen Harper a quitté la politique canadienne, sur laquelle il a laissé une marque indélébile.
Né à Toronto, en Ontario, en 1959, M. Harper s’est impliqué en politique alors qu’il était encore à l’école.
Après avoir obtenu une maîtrise de l’Université de Calgary, il a ensuite travaillé comme assistant politique.
M. Harper a remporté un siège parlementaire pour le Parti de la Réforme en 1993, mais a démissionné quatre ans plus tard pour travailler pour un groupe de pression conservateur.
Il est revenu au Parlement en 2002 en tant que chef de l’Alliance canadienne et chef de l’opposition. Un an plus tard, son parti fusionne avec le Parti progressiste-conservateur du Canada.
Partisan du progressisme
Le nouveau Parti conservateur, avec M. Harper à sa tête, a réuni la droite politique canadienne après des années de désarroi.
Mais le père de deux enfants n’a pas pu battre le chef du Parti libéral Paul Martin aux élections de 2004, et M. Martin a pu former un gouvernement minoritaire.
Selon les observateurs, les déclarations controversées du Parti conservateur sur l’avortement et le mariage homosexuel leur ont fait perdre des voix clés à cette occasion.
La prochaine fois, M. Harper – un fin stratège – a réussi à marginaliser les éléments les plus extrêmes de son parti.
Son élection au poste de premier ministre du Canada en 2006 a renversé plus d’une décennie de règne du Parti libéral au parlement.
Il a également achevé la transformation de M. Harper, qui est passé d’un droitier intransigeant à un progressiste-conservateur avec un parti positionné au centre de l’échiquier politique.
Parfois considéré comme un personnage distant plus à l’aise avec une feuille de calcul que de travailler une foule, le député de l’Alberta a réussi à rester à la tête d’un gouvernement minoritaire plus longtemps que prévu.
Les accusations selon lesquelles il était un « extrémiste » pro-Bush qui restreindrait le droit à l’avortement et mettrait fin aux mariages homosexuels n’ont pas tenu.
Mais le désarroi des libéraux de l’opposition et le manque d’appétit perçu des Canadiens pour retourner aux urnes l’aidèrent également.
Après deux ans, il a appelé à un scrutin anticipé un an plus tôt que prévu, se plaignant que le parlement était « dysfonctionnel » et dans l’impasse.
Aux élections de 2008, il a augmenté les sièges de son parti mais n’a toujours pas obtenu la majorité.
Mais il a reçu un fillip l’année suivante lorsque le nouveau Barack Obama a choisi le Canada comme destination pour son premier voyage à l’étranger en tant que président des États-Unis.
M. Harper a reçu de nombreuses critiques en 2010 sur le coût de 1,1 milliard de dollars (1,1 milliard de dollars américains; 730 millions de livres) de la tenue du double sommet des dirigeants du G8 et du G20 à Toronto.
Une pièce d’eau temporaire surnommée le « faux lac » est venue symboliser ce que de nombreux critiques considéraient comme les dépenses extravagantes de M. Harper.
Au moment où ses adversaires ont déclenché les élections de 2011, cependant, M. Harper était en mesure de se présenter comme le guide stable et familier de la politique canadienne.
Ses messages de campagne mesurés ont clairement frappé la maison, et comme les rivaux politiques des conservateurs ne les ont pas défiés dans les sondages, M. Harper a pu obtenir la majorité qui lui avait auparavant échappé.
Sous M. Harper, le parti a remporté 54% des sièges au parlement, obtenant un troisième mandat consécutif et transformant leur gouvernement minoritaire en majorité.
M. Harper a mené une campagne très ciblée axée en grande partie sur le bilan de son gouvernement en matière de gestion de l’économie, qui était sorti d’une récession comme l’un des pays les plus solides du groupe des pays du G7.
Mais quatre ans plus tard, c’est l’économie qui s’est avérée son talon d’Achille, le pays étant officiellement entré en récession au début de la campagne électorale.
Il était sous le feu des critiques pour ses politiques de faibles dépenses et de faibles impôts, et était en désaccord avec ses adversaires politiques au sujet de la campagne de bombardement contre l’État islamique en Syrie.
L’attaque par un tireur isolé de l’édifice du Parlement à Ottawa s’est avérée être un moment charnière. M. Harper a fait adopter le projet de loi C-51, qui a accru les pouvoirs de police et de surveillance malgré le tollé suscité par les militants de la liberté civile.
Il perd l’élection face au nouveau visage et énergique Justin Trudeau et démissionne de son poste de chef conservateur.
Dix mois plus tard, il quitta son siège à Calgary, marquant la fin de son association de plusieurs décennies avec la politique, pour se concentrer sur des intérêts commerciaux.