Université d’État du Dakota du Nord

Biologie et identification du chardon du Canada

 Photo de P. Gregoire, NDSU
Fleurs et boutons de chardon du Canada
(P. Gregoire, NDSU)

Chardon du Canada (Cirsium arvense (L.) Scop.) est une mauvaise herbe vivace à longue durée de vie qui se propage rapidement en raison de la génération de nouvelles pousses à partir de racines rampantes et étendues. Cette espèce a été introduite en Amérique du Nord probablement comme contaminant dans les semences ou le fourrage.

Des feuilles oblongues, profondément lobées, vert foncé, à marges épineuses, serrent les tiges dans un arrangement alterné. La surface des feuilles est lisse à légèrement velue. Contrairement aux autres chardons exotiques du Dakota du Nord, le chardon du Canada n’a pas de tige très épineuse.

 Photo de P. Gregoire, NDSU
Surface supérieure de la feuille de chardon du Canada; notez qu’elle est lisse
(P. Gregoire, NDSU)

 Photo de P. Gregoire, NDSU
Dessous de la feuille de chardon du Canada
(P. Gregoire, NDSU)

Des fleurs composites de petite taille (¾ pouce de diamètre) sont portées au sommet des tiges. Les fleurs varient du violet au rose et sont moins souvent blanches. Les graines sont brun clair et ont un pappus en forme de plume, ce qui facilite la dispersion par le vent. Les graines peuvent être dispersées sur de longues distances par le vent, mais la plupart des graines ont tendance à tomber près de la plante mère.

 Photo de E. Burns, NDSU
Tête de graine de chardon du Canada présentant des graines à pappus plumeux
(E. Burns, NDSU)

Les rosettes de chardon du Canada émergent au début du printemps lorsque la température du sol atteint 35 à 45 F. La floraison a lieu de juin à septembre.

Loi sur les mauvaises herbes nocives du Dakota du Nord

Le chardon du Canada figure sur la liste des mauvaises herbes nocives du Dakota du Nord. Qu’est-ce que cela signifie? Une loi du Dakota du Nord (NDCC § 4.1-47-02 ) exige que chaque personne « fasse tout ce qui est nécessaire et approprié pour contrôler la propagation des mauvaises herbes nocives. »

Le département de l’Agriculture du Dakota du Nord coordonne les efforts des conseils de gestion des mauvaises herbes des comtés et des villes et des gestionnaires des terres des États et du gouvernement fédéral pour mettre en œuvre des programmes de gestion intégrée des mauvaises herbes. Pour accéder aux listes des villes et des comtés et en savoir plus sur la loi sur les mauvaises herbes nocives du Dakota du Nord, visitez le site Web du ministère de l’Agriculture du Dakota du Nord.

Le Code du siècle du Dakota du Nord stipule que les mauvaises herbes nocives doivent être contrôlées et que la lutte est définie comme « empêcher une mauvaise herbe nocive de se propager en: A) supprimant ses graines ou ses parties de multiplication ou B) détruisant soit la plante entière, soit ses parties de multiplication. »La méthode par laquelle le contrôle est réalisé n’est pas précisée et n’est pas limitée aux herbicides.

Les agriculteurs biologiques sont confrontés à un défi sérieux lorsqu’ils contrôlent le chardon du Canada et d’autres mauvaises herbes nocives, mais il est incorrect d’insister sur le fait que les mauvaises herbes nocives doivent être contrôlées par des herbicides synthétiques. Des méthodes non chimiques efficaces sont des options valables pour lutter contre les mauvaises herbes nocives dans le Dakota du Nord.

Problèmes causés par le chardon du Canada

Pourquoi le chardon du Canada est-il si préoccupant au Dakota du Nord? Cette mauvaise herbe qui se répand agressivement est la mauvaise herbe nocive la plus commune de l’État et infeste des millions d’acres. La capacité de cette espèce à se reproduire via des pousses végétatives conduit à des infestations denses qui concurrencent et évincent les plantes ou les cultures indigènes souhaitables.

Si vous voyez une parcelle dense de chardon dans un champ ou un pâturage, il y a de bonnes chances qu’il s’agisse de chardon du Canada. Et même si l’espèce est mal dispersée par les graines, une seule graine peut produire une nouvelle parcelle. Les nouveaux patchs peuvent se propager rapidement si des mesures de contrôle ne sont pas prises.

Le chardon du Canada peut déplacer des espèces végétales en voie de disparition ou menacées. Dans les pâturages, le chardon du Canada est un moyen de dissuasion pour le pâturage, car les bovins évitent de manger les feuilles épineuses. Le pâturage du chardon du Canada avec des chèvres est une option de contrôle parce que les chèvres tolèrent et préfèrent souvent le fourrage épineux et dur que les autres animaux rejettent.

Les infestations de chardon du Canada dans les pelouses ne sont pas souhaitables et peuvent réduire la valeur des propriétés. Dans les parcours, le chardon du Canada peut provoquer des changements dans la fréquence et l’intensité des incendies, entraînant une perturbation écologique.

Contrairement à de nombreuses mauvaises herbes nocives, le chardon du Canada est également un grave problème dans les terres cultivées, en particulier dans les systèmes de production biologique. Si un agriculteur biologique n’est pas en mesure d’empêcher la propagation de ce ravageur nocif, il peut être obligé de choisir entre la gestion biologique et la lutte contre les mauvaises herbes. Les infestations de chardon du Canada peuvent entraîner des pertes de rendement importantes dans la plupart des grandes cultures annuelles.

Produits approuvés par l’OMRI pour utilisation dans les systèmes biologiques

Les herbicides chimiques synthétiques sont souvent utilisés pour lutter contre le chardon du Canada, mais ces produits ne sont pas autorisés sur les terres certifiées biologiques ou les terres en transition vers une production certifiée biologique. Cependant, les produits de désherbage approuvés par l’Institut d’examen des matières organiques (OMRI) sont disponibles dans le commerce et peuvent être utilisés pour supprimer le chardon du Canada.

Une préparation commerciale contient les principes actifs acide citrique et huile de clou de girofle. Le composé actif de l’huile de clou de girofle est l’eugénol, qui perturbe les membranes cellulaires, entraînant la mort des tissus. L’acide acétique (vinaigre), l’acide caprylique et d’autres acides organiques sont des herbicides de type contact qui brûlent les tissus végétaux. Ces acides organiques sont les ingrédients les plus courants dans de nombreux désherbants biologiques.

Les recherches menées pour évaluer l’efficacité de ces produits naturels ont donné des résultats mitigés. En général, ces produits peuvent tuer les petites mauvaises herbes annuelles, mais leur efficacité varie considérablement d’une espèce à l’autre. Généralement, les feuillus sont mieux contrôlés que les graminées, mais la clé consiste à pulvériser de petites mauvaises herbes (moins de 2 pouces). Les résultats d’une étude ont montré que l’acide acétique brûlait et détruisait efficacement les pousses de chardon du Canada, mais que les plantes repoussaient facilement à partir des racines.

Des applications répétées peuvent éventuellement contrôler de petites plaques de chardon du Canada, mais plusieurs années de traitement sont généralement nécessaires. Les herbicides à base d’acides organiques nécessitent généralement des volumes de support très élevés (30 à 100 gallons / acre) et des taux d’application élevés pour être efficaces.

Ces exigences d’utilisation, combinées à un coût par gallon élevé, rendent le coût des herbicides approuvés par l’OMRI prohibitif pour une application en diffusion dans la plupart des cultures agronomiques cultivées sur de grandes superficies. Cependant, le traitement ponctuel peut être plus pratique et plus rentable.

Un autre problème avec ces herbicides approuvés par l’OMRI est qu’ils ne sont pas sélectifs, ce qui signifie qu’ils peuvent endommager les cultures et les espèces de mauvaises herbes.

Agents de lutte biologique contre le chardon du Canada

Divers insectes, ainsi que des agents pathogènes bactériens et fongiques, attaquent le chardon du Canada. Deux insectes non indigènes qui se nourrissent de chardon du Canada ont été étudiés et largement relâchés dans le Dakota du Nord comme agents de lutte biologique.

Le premier est Hadroplontus litura, un charançon de la tige. Cet insecte émerge à l’âge adulte au printemps, se nourrissant de feuilles de chardon et déposant des œufs. Les larves migrent dans les tiges, où elles extraient la moelle, pour finalement sortir dans le sol, où elles se nymphosent. Bien que les larves puissent se nourrir brièvement des racines, les dommages sont principalement confinés aux pousses, de sorte que les plantes se rétablissent facilement.

 Photo de E. Burns, NDSU
Charançon minier de la tige de Hadroplontus litura se nourrissant des feuilles de chardon du Canada
(E. Burns, NDSU)

Le deuxième insecte libéré est Urophora cardui, une mouche qui pond des œufs sur la plante. La présence de larves fait que la plante forme une galle ligneuse sur la tige, ce qui éloigne les nutriments de la croissance de la plante. Cependant, comme le charançon, la mouche de la galle inflige peu de dommages durables et n’a pas réduit considérablement les infestations de chardon du Canada lorsqu’elle est utilisée seule.

 Photo de G. Graming, NDSU
Galle de chardon du Canada
(G. Gramig, NDSU)

Deux agents pathogènes (Puccinia punctiformis et Pseudomonas syringae pv. tagetis) infectent le chardon du Canada, mais les tentatives de mise au point de produits commerciaux efficaces à partir de ceux-ci ont échoué. Le chardon du Canada infecté par des agents pathogènes fongiques présente des feuilles supérieures blanches ou jaunes.

Lorsqu’ils sont combinés à d’autres méthodes de lutte, les agents de lutte biologique peuvent aider à réduire légèrement les infestations de chardon du Canada. Par exemple, l’alimentation des insectes peut donner aux agents pathogènes un point d’entrée. Certains producteurs rapportent que tondre une parcelle de chardon infectée par Pseudomonas immédiatement avant une pluie peut aider à propager le champignon et augmenter l’infection.

Dans l’ensemble, les agents de lutte biologique ont une capacité limitée de contrôler les infestations de chardon du Canada lorsqu’ils ne sont pas utilisés en combinaison avec d’autres tactiques de lutte.

Contrôle mécanique du chardon du Canada

La principale raison pour laquelle le chardon du Canada est difficile à gérer est son vaste système racinaire qui stocke les réserves de glucides et permet à la plante de repousser après la destruction des pousses. Grâce à ce système, le contrôle à long terme de cette mauvaise herbe nécessite des méthodes qui détruisent les racines ou les épuisent de leurs réserves de glucides.

Le travail du sol et la tonte sont deux tactiques mécaniques qui peuvent épuiser ces systèmes racinaires tenaces. Le moment et la fréquence de la tonte sont importants pour atteindre des niveaux acceptables de suppression. La tonte devrait commencer au stade précoce des bourgeons pour empêcher la production de graines. Les plantes doivent être coupées aussi courtes que possible, avec une tonte répétée à mesure que les plantes repoussent.

La persistance est la clé. Plusieurs années peuvent être nécessaires pour épuiser les réserves de racines.

Ajouter de la luzerne à une rotation annuelle des cultures et la tondre pour le foin peut supprimer le chardon du Canada. Le travail du sol répété affaiblira également les racines à travers le temps.

Vous devez utiliser un outil qui séparera complètement les pousses des racines. Comme les chardons repoussent, le travail du sol doit être répété fréquemment, ou au moins toutes les trois semaines. Sinon, le travail du sol aggravera le problème, car le chardon du Canada peut se régénérer même à partir de petits morceaux de racines si les conditions sont favorables.

Les racines sont sensibles aux dommages causés par le gel, de sorte qu’un labour répété à la fin de l’automne peut aider à tuer les racines en les ramenant à la surface.

Qu’il s’agisse de faucher ou de labourer, ces méthodes reposent sur la séparation des pousses des racines pour affaiblir les racines.

Contrôle culturel du chardon du Canada

La prévention et l’assainissement sont importants pour limiter la propagation du chardon du Canada. Plantez des graines propres, en particulier des fourrages, et ne laissez pas les parcelles produire des graines. Après avoir labouré les zones infestées de chardons, nettoyez l’équipement pour l’empêcher de transporter des fragments de racines dans des champs propres. Même un minuscule fragment de racine peut produire une nouvelle plante.

Recherchez les champs propres pour les nouveaux correctifs. Vous pouvez souvent enlever complètement un petit patch si vous le déterrez soigneusement et retirez les racines.

Le chardon du Canada ne tolère pas l’ombrage, il est donc essentiel d’établir des peuplements vigoureux et sains. Le maintien d’une bonne fertilité du sol est une autre tactique pour favoriser la croissance des plantes souhaitées au lieu du chardon du Canada. Les meilleures cultures pour concurrencer le chardon du Canada sont les cultures céréalières annuelles d’hiver et les cultures vivaces telles que la luzerne ou les graminées fourragères.

Cependant, la concurrence seule fournira rarement un contrôle à long terme. La combinaison de cultures compétitives avec la tonte, le travail du sol ou le pâturage peut augmenter le succès. Le pâturage avec des chèvres peut également assurer la suppression du chardon du Canada.

Ciblez le pâturage jusqu’au stade des bourgeons, lorsque les boutons floraux sont présents mais pas encore ouverts, car cela permettra aux chèvres de prélever le maximum de réserves d’énergie possible sur le chardon et d’éviter la formation de graines. Une parcelle dense de chardon peut devoir être broutée plus d’une fois pendant l’été pour éviter la prise de graines.

 Photo de E. Burns, NDSU
Bouton floral de chardon du Canada
(E. Burns, NDSU)

La clé pour utiliser les rotations de cultures pour gérer le chardon du Canada consiste à cultiver des cultures dont le cycle de vie est différent de celui de la mauvaise herbe. Par exemple, la luzerne fonctionne bien parce qu’elle émerge et commence à pousser au printemps environ trois semaines plus tôt que le chardon du Canada. Après la coupe, la luzerne récupère plus rapidement et continue de grandir à l’automne, lorsque le chardon du Canada reste dans une rosette.

L’espacement étroit des rangs ou le sous-ensemencement d’une culture de rente avec une culture de couverture telle que le trèfle rouge peuvent également accroître la concurrence. L’ensemencement d’une culture de couverture très compétitive comme le seigle céréalier d’hiver après une saison de travail du sol et de coupe fréquents au printemps est également une option pour supprimer le chardon du Canada.

Les rotations de cultures devraient équilibrer les cultures bien concurrentielles, comme la luzerne et le blé d’hiver, avec les cultures mal concurrentielles, comme le soja ou le maïs. Évitez de faire pousser une simple rotation maïs-soja. L’utilisation d’un cultivateur à haute teneur en résidus dans des rangs larges (espacement de 30 pouces ou plus) de maïs ou de soya peut éliminer le chardon du Canada en saison.

Terres sauvages, pâturages, Parcours et Bords de route

La détection précoce est également importante dans les systèmes pérennes tels que les terres sauvages, les pâturages et les aires de répartition. Une petite parcelle de chardon du Canada peut être contrôlée plus facilement qu’une grande infestation.

Le chardon du Canada prospère dans les sols perturbés, de sorte que la prévention des perturbations dans les zones sauvages, les pâturages et les parcours peut limiter sa propagation. Le surpâturage des pâturages ou des parcours favorise également la propagation de cette mauvaise herbe.

Le chardon du Canada ne se porte pas bien lorsqu’il est ombragé, de sorte que le maintien d’une couverture d’espèces végétales souhaitables aidera à supprimer le chardon du Canada et à empêcher l’établissement. Revégétaliser immédiatement les zones perturbées. Le pâturage et la tonte stratégiques avant la floraison peuvent empêcher une propagation ultérieure.

Le feu dirigé est souvent utilisé pour encourager les plantes indigènes, mais il n’a pas été démontré que le feu contrôlait efficacement cette mauvaise herbe. Les agents de lutte biologique peuvent fournir une certaine suppression dans les pâturages et les aires de répartition.

Malgré ses nombreux attributs problématiques, le chardon du Canada peut fournir du nectar aux pollinisateurs indigènes, un service nécessaire dans de nombreux paysages dominés par les graminées.

 Photo de E. Burns, NDSU
Pollinisateur se nourrissant d’une fleur de chardon du Canada
(E. Burns, NDSU)

Résumé des meilleures pratiques de lutte contre le chardon du Canada

Rappelez-vous: Le chardon du Canada est une mauvaise herbe agressive et difficile à contrôler, car il régénère facilement les pousses de son vaste système racinaire rampant. Sans l’utilisation d’herbicides synthétiques qui tuent ces racines, vous devez vous fier à des méthodes qui privent les racines de l’énergie supplémentaire produite par les feuilles.

La gestion biologique du chardon du Canada repose sur 1) la prévention et 2) l’épuisement des réserves d’énergie des racines. Les agriculteurs biologiques devraient planifier d’utiliser une combinaison de tactiques biologiques, mécaniques et culturelles pour gérer le chardon du Canada.

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