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 Modèle long

Il est bien connu que la relation entre le risque de mortalité humaine toutes causes confondues et l’âge peut être représentée par le modèle de Gompertz – l’une des formulations mathématiques les plus anciennes en actuariat et en démographie humaine.

Nos recherches montrent que le risque de mourir avec COVID-19 peut également être modélisé à l’aide d’une description paramétrique de Gompertz, permettant de mettre en évidence certaines différences importantes selon l’âge, le sexe et le pays.

Revue des tendances actuelles

Dans ce mémoire de recherche, nous nous appuyons sur des données accessibles au public pour aider à comprendre qui est le plus à risque de mourir de COVID-19. La figure 1 ci-dessous montre les taux de mortalité par COVID-19 pour 1 000 habitants (au 2 juin 2020) selon l’âge et le sexe chez les adultes âgés de 40 ans et plus pour dix pays: Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Italie, France, États-Unis, Allemagne, Corée du Sud et Australie. La figure 2 présente les données de la figure 1 sur l’échelle log10.

Figure 1: Taux de mortalité selon l’âge et le sexe

 Figures_01_FORWEB
Figure 2: Taux de mortalité sur l’échelle logarithmique selon l’âge et le sexe

 Figures_02_FORWEB

Remarque: Certaines données ont été lissées afin de montrer des segments d’âge cohérents.

Chez les personnes âgées de 40 ans et plus, les figures 1 et 2 soulignent que le risque de mortalité lié à la COVID-19 augmente avec l’âge et est plus élevé chez les hommes que chez les femmes. De plus, la figure 2 montre que les taux de mortalité liés à la COVID-19 présentent un schéma précis d’augmentation exponentielle avec l’âge.

En appliquant le modèle de Gompertz

Le modèle exponentiel observé en ce qui concerne le taux de mortalité de COVID-19 avec l’âge suggère qu’il peut être modélisé en utilisant la fonction de Gompertz, avec la formule:

m(t) = Aeat

où m(t) est le taux de mortalité d’un adulte avec l’âge (t), tandis que α et A sont des paramètres libres à estimer; α est le taux d’augmentation de la mortalité liée à l’âge (également connu sous le nom de « composante sénescente ») et A représente la mortalité de base, qui peut être considérée comme un agrégat de différents facteurs environnementaux.

L’estimation de α permet de déduire le temps de doublement du taux de mortalité (MRDT) pour COVID-19 – l’augmentation d’âge nécessaire pour que le taux de mortalité de COVID-19 double:

Estimation du Temps de Doublement du Taux de Mortalité de COVID-19

Pays

5 années

Pays-Bas

6 années

Italie, Allemagne, Espagne, Corée du Sud, Belgique, Australie

7 années

France, Royaume-UNI

8 années

États-Unis

Dans plus de la moitié des pays analysés, le MRDT de COVID-19 est estimé à 6 ans. Cela suggère que, comparé à un jeune de 20 ans, un jeune de 80 ans (60 ans de plus) a environ 210 fois plus de risque de mourir de COVID-19 (environ 1000 fois le risque).

La figure 3 illustre les TDM toutes causes confondues et les TDM COVID-19 pour les dix pays analysés. Les estimations de mortalité toutes causes confondues du MRDT ont été calculées à l’aide des données de la Base de données sur la mortalité humaine.
Figure 3: Temps de Doublement du Taux de Mortalité (MRDT)

 Figure 3 - Sexe sexe

Population toutes causes confondues les TMR sont toutes comprises entre 7 et 8, à l’exception des États-Unis qui ont un TMR de 9. Ces estimations concordent avec la présente étude. Le MRDT de COVID-19 est plus court que le MRDT équivalent toutes causes confondues dans tous les pays, ce qui implique que le taux de mortalité de COVID-19 par âge est plus élevé. De plus, à l’intérieur d’un pays, les TMR pour chaque sexe sont similaires, mais plus raides pour les hommes.

Résumé

La COVID-19 pourrait être considérée comme ayant un impact de « mortalité supplémentaire » sur les populations dans les segments d’âge présentés ici, en raison de son MRDT similaire à la mortalité toutes causes confondues de la population. Les taux de mortalité liés à la COVID-19 reflètent le risque moyen de mourir avec la COVID-19 pour un âge donné, mais le risque de décès d’une personne dépendra beaucoup de sa santé sous-jacente et d’autres facteurs de risque. Néanmoins, les TMR sont plus courtes pour la COVID-19 (c’est-à-dire que le risque avec l’âge est plus élevé) par rapport à toutes causes dans tous les pays ainsi que pour les hommes par rapport aux femmes. Le MRDT plus court associé au COVID-19 peut, en partie, être dû à une « intensification » ou à une « accélération » du risque de décès chez certaines personnes présentant des problèmes de santé sous-jacents ou d’autres facteurs de risque.

Enfin, les limites de ces données sont importantes à prendre en compte et diffèrent selon les pays, ce que nous avons discuté dans cet article. Plus particulièrement, différents pays ont adopté des définitions différentes en ce qui concerne la déclaration des décès dus à la COVID-19.

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